Marseille-Provence 2013 : un bilan en quelques chiffres
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L’année qui vient de s’écouler marque la fin du règne de Marseille et ses alentours au rang de Capitale européenne de la culture. Le projet-Marseille Provence 2013 était indubitablement destiné à dynamiser et à valoriser le territoire des 97 communes participant à l’évènement. Aujourd’hui, 6 mois après, que reste-t-il du projet et que doit-on en retenir ? C’est l’heure du bilan, en quelques chiffres.
Une forte fréquentation touristique
Dotée d’un budget de près de 100 millions d’euros destiné à nourrir plus de 400 évènements culturels et engagée dans une cinquantaine de projets architecturaux pour un investissement de 600 millions d’euros, dont un quart pour le MuCEM, MP2013 a su dépenser sans (presque) compter pour séduire de nouveaux touristes, aussi bien français qu’étrangers. Appuyée par une campagne de communication à l’échelle nationale et bénéficiant d’une large couverture médiatique, MP2013 a réussi son pari en attirant près de 10 millions de touristes en 2013.
Au lancement officiel du projet lors du week-end des 12 et 13 janvier 2013, près de 450 000 personnes se sont rassemblées en centre-ville de Marseille pour la cérémonie d’ouverture. Au niveau du Vieux-Port, où se concentrait la plupart des manifestations, un pic de 199 000 personnes a été enregistré entre 19h et 21h, d’après le Flux vision d’Orange, dont 27 000 touristes (c’est-à-dire la population additionnelle ne résidant pas à Marseille), soit 13 % de la population à ce moment-là (3 points de plus en moyenne que les jours précédents à la même heure).
Le succès de cette opération servira de fer de lance dans la réussite de la fréquentation touristique de la ville. Les différents évènements estivaliers ont permis d’attirer, en moyenne, entre juin et août, 236 000 touristes quotidiens (en incluant les personnes en excursion et celles en transit). Cependant, il est difficile d’attribuer ce succès aux évènements en eux-mêmes puisque, hormis le jour de l’inauguration du MuCEM et le soir de la Fête de la musique, on ne récence aucune augmentation significative de la population pendant la journée. Ainsi, la population se régule suivant un rythme hebdomadaire et mensuel avec une population qui diminue ponctuellement durant le week-end et qui baisse globalement à partir de la seconde quinzaine du mois de juillet. Néanmoins, l’enchainement de ces manifestations contribue indubitablement à entretenir la présence d’une population additionnelle.
Localisation et mobilité des touristes
Toutefois, on remarque davantage une augmentation de la fréquentation touristique suivant la localisation de l’évènement, avec des différences entre arrondissements de Marseille (en considérant les arrondissements du centre-ville et ceux ayant une plage). Pour l’inauguration du MuCEM, les arrondissements de Marseille qui constituent le centre-ville (1er, 2ème et 7ème) connaîtront un afflux touristique important. Pareillement lors du 14 juillet, où les personnes se dirigeront davantage vers le centre-ville. A l’inverse, pendant l’Europride, le 8ème (où se situe le boulevard Michelet), le 1er et le 2ème arrondissements enregistrent un pic de fréquentation alors que l’on ne retrouve aucune fluctuation particulière dans le 7ème et le 9ème par exemple. En revanche, la Fête de la musique a fédéré du monde, qu’importe l’arrondissement.
Le territoire des Bouches-du-Rhône a également été mis en avant avec plus de 40 % des manifestations qui ont eu lieu hors de Marseille. La mobilité touristique a donc été forte. Si l’on prend la journée du 11 mai 2013, 151 000 touristes étaient hébergés au sein des Bouches-du-Rhône, dont 25 % dans le périmètre de Marseille ville et 20 % dans celui du Pays d’Aix. Parmi eux, plus de 37 000 personnes (sans compter les 38 000 qui résidaient sur place) ont visité Marseille et près de 29 000 (sans compter les 31 000 qui résidaient sur place) ont visité le Pays d’Aix. Si les agglomérations d’Aix et de Marseille ont bien sûr attiré le plus de monde, les Alpilles, le Pays d’Aubagne et la Côte Bleue ont attiré près de 15 000 touristes en déplacement (qui ne résidaient pas sur place). A noter également que la Camargue, malgré une faible fréquentation touristique et son éloignement à Aix et Marseille a attiré presque 3 fois plus touristes que ce qu’elle en hébergé.
Image et notoriété de MP2013
La notoriété qu’a acquise MP2013 a eu un impact sur l’image du territoire, en particulier sur celui de Marseille. La ville, stigmatisée par les médias pour sa violence, change de statut en devenant culturelle et touristique. Ainsi, lorsque l’on interroge les résidents des Bouches-du-Rhône sur ce qu’a véhiculé MP2013, 82 % d’entre eux répondent que l’évènement a permis de parler du territoire différemment, sous-entendu, dans un registre autre que celui de la violence ou des faits divers et que le projet a permis de diffuser une autre image du territoire, en renvoyant une image positive pour 80 % des interrogés. MP2013 a assuré aussi une dynamique territoriale, touristique mais aussi culturelle pour plus des ¾ des personnes interrogées. En revanche, la programmation et les évènements semblent avoir moins marqué le panel, qui les a considéré comme étant très attractifs pour 70 % d’entre eux néanmoins. Enfin, on pourra noter que 58 % des interrogés ont jugé MP2013 comme un évènement qui a modifié positivement l’image qu’ils avaient du territoire (pour peu qu’ils en avaient déjà une image négative), ce qui témoigne finalement de la réussite du projet.
En définitive, à travers ces chiffres, le bilan est largement positif pour MP2013 : un succès populaire, des équipements remarqués, une fréquentation touristique qui n’a cessé d’augmenter et une image redorée. Mais finalement, l’enjeu qui découle de ce projet est de savoir si ces investissements et ces efforts, aussi bien culturels, touristiques qu’infrastructurels, continueront et que cette dynamique subsistera sans (trop) s’essouffler rapidement.
Source :
http://www.visitprovence.com/