Diviser par 4 les émissions de CO2 | SNCF
**
Suite à nos réalisations graphiques pour l’étude “Sustainable mobility” présentée par Thalys, nous avons travaillé pour la SNCF sur le rapport d’étude : “Vers une mobilité sobre en CO2, une opportunité pour vivre mieux?”
Cette étude vise à mieux comprendre et mieux appréhender la mobilité des personnes en France à l’horizon 2050 ainsi que leurs impacts environnementaux. Le rapport présente “les réflexions d’experts français et internationaux ainsi que sur les résultats d’une enquête menée par l’IFOP en juin-juillet 2015 auprès de 1800 Français.”
Nous avons contribué à cette étude d’une part dans la mise en valeur des bases de données sous forme d’infographies et d’autre part dans le montage de la mise en page du rapport.
Les trois scénarios étudiés :
Dans un premier temps notre travail a consisté à prendre connaissance des trois scénarios de mobilité pour proposer une représentation graphique des différents usages rythmant les déplacements des individus (en comparaison à aujourd’hui en volume voyageur.kilomètre).
L’étude s’est concentrée sur les 8 principaux modes, à savoir :
- les modes doux : vélo / marche
- les transport en commun,
- la voiture partagée (+ de 3 personnes),
- le train,
- le car,
- la voiture individuelle (1 personne),
- les deux-roues motorisées et,
- l’avion.
Trois futurs possibles
♦ l’Ultramobilité, « Toujours plus vite, toujours plus loin » ;
♦ l’Altermobilité, « Se déplacer autrement » ;
♦ la Proximobilité, « La qualité de vie de la proximité ».
Nous avons travaillé sur la représentation graphique des différents scénarios. Par l’utilisation de la saturation des couleurs et des symboles proportionnels, nous avons souhaité mettre en avant deux informations. Dans un premier temps, la saturation amène le lecteur à percevoir deux groupes de modes de transport, ceux dont l’utilisation est représentative du scénario (saturation élevée) et inversement ceux qui influent sur négativement leur « philosophie »(saturation faible). Après cette catégorisation, les cercles proportionnels permettent d’amener une hiérarchisation des différents modes de transport par la représentation des volumes voyages.km. La représentation graphique des cercles sur un même plan permet très aisément de comparer les volumes.
Présentation des trois scénarios (dans l’étude)
« ULTRAMOBILITÉ, « Toujours plus vite, toujours plus loin ». Ce scénario repose sur l’accentuation d’ici 2050 des tendances actuelles favorisant la grande mobilité.Il se fonde sur l’éloignement croissant du domicile par rapport aux activités, avec des choix résidentiels axés sur l’aspiration au calme et à la tranquillité, des emplois plus éloignés du domicile, ou encore le travail des conjoints dans des villes différentes dans un contexte d’accès difficile au travail et à l’immobilier. Il repose également sur la valorisation de la mobilité et en particulier l’aspiration à voyager plus loin et plus souvent.
Dans ce scénario, l’étalement péri-urbain se poursuit en augmentant les distances. Le télétravail et la consommation en ligne ne compensent qu’en partie l’augmentation des distances parcourues. L’attractivité de la voiture demeure forte et la possession individuelle reste la norme. Les transports collectifs continuent à se déployer dans les grandes agglomérations. L’avion lowcost, le covoiturage et l’autocar se développent fortement sur la longue distance. La part de marché du train diminue légèrement.”
« ALTERMOBILITÉ, « Se déplacer autrement ». Ce deuxième scénario prend en compte l’accentuation de la tendance à la grande mobilité, en intégrant le développement d’ici 2050 d’un système d’offre de mobilité alternative à la voiture solo, complet et efficace. Ce scénario s’appuie sur le consensus de plus en plus large qui existe autour du coût trop élevé de la voiture, et du caractère indésirable de sa forte présence dans l’espace public en milieu urbain dense. La circulation dans les villes, villages et espaces péri-urbains est repensée pour assurer la sécurité, la rapidité et l’agrément du vélo et de la marche. Les transports collectifs poursuivent leur essor et sont complétés par de nouvelles offres en bout de ligne comme des taxis collectifs, aux trajets optimisés grâce au digital. L’amélioration des alternatives réduit la dépendance à la voiture et favorise l’auto-partage, libérant de l’espace public.
Le « système altermobile », que constituent ensemble la marche, le vélo, les transports en commun locaux, le train, l’autocar et les voitures partagées, est intégré grâce à des correspondances rapides, le billet unique, l’information sur le trajet complet immédiatement disponible. Les trajets longue distance en train augmentent grâce à une meilleure desserte porte-à- porte et le moindre besoin de voiture personnelle pour se déplacer une fois à destination. »
« PROXIMOBILITÉ, « La qualité de vie de la proximité ». Le troisième scénario suppose qu’en 2050 soit établi un « système altermobile » sur une bonne partie de la France, mais aussi que les logiques de déploiement urbain et de choix résidentiel aient profondément évolué sous l’impulsion de l’aspiration à une qualité de vie ancrée dans l’environnement local, de l’envie de vivre des temps de qualité et de prendre le temps (réaction notamment à l’épuisement lié à l’accélération actuelle des rythmes de vie). Dans ce scénario, les espaces naturels se déploient au cœur des villes et la vie urbaine est revalorisée, tendance accentuée grâce au « système altermobile » (moindre congestion, bruit, stress et pollution des villes). Les espaces péri-urbains et ruraux sont densifiés intelligemment et avec modération, grâce aux modifications du droit foncier et du code de l’urbanisme. Ces espaces atteignent des seuils de densité qui permettent l’accueil des commerces et services.
Dans ce contexte urbanistique, les transports actifs (marche et vélo) et partagés gagnent encore en efficacité pour s’établir à des niveaux d’utilisation proches de ceux observés aujourd’hui dans les pays européens les plus avancés (Suisse, Danemark …), soit le double de ceux observés en France en 2013. Pour les trajets longue distance, la préférence va aux modes permettant de valoriser le temps de déplacement, privilégiant ainsi le train par rapport aux autres modes (voiture, avion). »
Mieux comprendre la mobilité des personnes en France à l’horizon 2050
Pour mieux appréhender la mobilité de demain et comprendre les enjeux des différents scénarios envisagés, la SNCF présente dans son rapport « les réflexions d’experts français et internationaux », les résultats d’une enquête menée par l’IFOP en juin-juillet 2015 auprès de 1800 Français.
La récolte des bases de données nous a permis de proposer différentes pistes graphiques pour représenter au mieux les réponses des Français sur leurs déplacements.
Le sentiment des Français dans les déplacements alternatifs à l’automobile
Les impacts des choix de mobilité des personnes en France à l’horizon 2050
En recoupant les données recueillies et suite aux résultats des réflexions prospectives, nous avons été amenés à proposer une comparaison des différents scénarios prospectifs de mobilité avec comme point de repère l’année 2013. Les bases de données à utiliser nous ont permis de mettre en image deux informations:
- la première étant une valeur brute, le volume global voy.km (représenté par la taille du cercle);
- la deuxième étant pour chaque volume de voy.km, la repartition en % des différents modes de transport.
Comparaison des scénarios
Le croisement de ces deux informations est intéressant dans la mesure où il est permet de mettre en parallèle une mobilité globale (voy.km) et sa composition détaillée (% de répartition des modes). Par exemple, si nous comparions uniquement la part d’utilisation des véhicules individuels en 2013 avec celle du scénario Ultramobilité, nous pourrions uniquement penser que cette dernière a diminué. (72.6% en 2013 / 68% dans l’Ultramobilité). Cependant en prenant dans le comparatif le volume global, le % a certes diminué mais la quantité globale de voy.km a augmenté, 72.6% de 822 Mds représente 596 Mds de voy.km et 68% de 1 068 Mds représente 726 Mds de voy.km (en véhicules individuels).
Pour compléter l’analyse de cette comparaison, il est donc intéressant d’ajouter les valeurs brutes.
© Kamisphere
Il aurait été intéressant pour compléter d’avantage l’analyse, de réaliser un graphique montrant les réelles augmentations ou diminutions d’utilisation des différents modes en prenant en compte des coefficients d’ajustement pour que le volume de « base » soit équivalent :
- En prenant en considération 822 000 000 voy.km en 2013 et 1 068 000 000 voy.km dans le scénario Ultramobilité pour les véhicules individuels, le coefficient multiplicateur entre ces deux volumes est de 1.30.
- Le volume de véhicules individuels est en 2013 de 596 772 000 et de 726 240 000 pour l’ultramobilité, si je divise volume de l’ultramobiltié par le coefficient 1.3 pour prendre la même « base » de voy.km qu’en 2013, j’ai donc 558 960 000 voy.km pour les véhicules individuels, soit une diminution d’environ 6% du volume de voy.km pour les véhicules individuels. Avec le même cheminement il est possible de voir que le volume de voy.km pour l’avion a augmenté d’environ 45%.
Pour conclure, on peut souligner que l’analyse des évolutions doit être multiple et ne pas prendre en compte uniquement les seuls pourcentages de répartition ou volume de voy.km, il est important de mettre en parallèle les différents modes de calcul pour avoir comme outils d’analyse aussi bien une vision « arrêtée » à un moment t de la répartition des différents modes que leur évolution entre deux moments.
Pour aller plus loin dans l’analyse des scénarios prospectifs de mobilité, il est également possible d’analyser en fonction du volume d’utilisation des différents modes de transports leur impacts positifs ou négatifs sur la congestion, la pollution, l’accidentologie… etc
Le scénario Proximobilité, le seul à atteindre le facteur 4
Sources :